Open/Close Menu Paroisse catholique à Lyon

Dimanche des Rameaux et de la Passion – 13 avril 2025

Lc 19, 28-40 – Is 50, 4-7 – Ps 21(22) 8-9, 17-18a, 19-20, 22c-24a – Ph 2, 6-11 – Lc 22, 14-23, 56

Homélie de Éric de Nattes

Accueil de la célébration

Frères et sœurs, entrons joyeusement dans la Semaine Sainte. Car nous allons acclamer, fêter l’entrée de notre roi dans chacune de nos villes, de nos maisons, dont nos églises sont les signes. Le Seigneur Jésus n’a pas eu honte de nous et s’est prêté avec indulgence à ce curieux rituel d’entrée d’un roi dans sa ville. En place de cinquante cavaliers armés qui le précèdent sur son char emmené par un magnifique destrier, voici une foule de gens plus ou moins anonymes qui agitent des branchages et jettent des vêtements sur le passage d’un âne, une bête de somme, qui porte un homme qui va bientôt porter une croix. Alors Seigneur Jésus, nous n’avons pas honte de toi et nous sommes venus t’acclamer, te fêter joyeusement. Nous n’avons ni armes pour impressionner, ni le prestige des ors d’un palais, mais ce qui est le plus précieux, notre cœur, nous l’ouvrons à ta venue parmi nous. Viens bénir ces rameaux, signes de nos cœurs en fête.

Introduction à la Passion

Avec la semaine sainte, entrons, frères et sœurs, dans le cœur du mystère de notre foi : d’un côté le déchaînement du mal (c’est l’heure de satan) : celui qui n’a jamais jugé, entraîné dans un procès inique ; celui qui a toujours voulu sauver et relever, condamné ; celui qui a libéré et délivré, cloué sur une croix ; celui qui a guéri et soigné, torturé et mis à mort ; celui qui est venu révéler le visage de Dieu, condamné pour blasphème ! Dieu l’a-t-il abandonné ? Dieu nous a-t-il abandonné alors que la violence destructrice, l’iniquité, la guerre, la torture et le cortège des malheurs font rage ? Le mal fait toujours – souvent – grand bruit et il capte notre regard, notre attention, voire il nous fascine. Comme en filigrane de cette scène de destruction, d’iniquité, les ‘signaux faibles’ si je peux dire : ceux de la vie qui se donne en silence jusqu’au bout, de l’amour inviolable d’un cœur qui ne peut faire le mal, d’une existence qui prend sur elle, qui porte la misère insondable de notre violence, de notre bêtise, de notre péché pour le dire de manière biblique. Des signaux qui ne se dévoilent qu’à un regard plus affûté, plus aiguisé, un regard plus méditatif. Un homme qui ne soulève aucune troupe pour le défendre et provoquer un bain de sang, mais qui entre dans la ville – si mal nommée souvent – de Jérusalem (ville de la paix) sur un ânon, une bête de somme qui porte le fardeau des autres ; un homme qui rassemble ses disciples pour les nourrir de sa présence autour de la table commune et leur laisser les clés de compréhension de ce qui va se produire sous leurs yeux ; un homme qui ne maudira pas et que le mal ne parviendra pas à contaminer ; un homme qui regardera de ses yeux de chair, une dernière fois, celui qui avait promis de le suivre jusqu’au bout – Pierre – un regard où l’intensité de l’amour brisera toute condamnation ; un homme qui prendra dans on espérance le bandit repentant : avec moi, aujourd’hui, tu seras en paradis ; un homme qui à l’extrême de ses forces remettra tout dans les mains d’un autre qu’il a prié toute sa vie et en qui il a placé sa confiance : Père ! Père du ciel ! Père de nous tous, tes enfants.