Open/Close Menu Paroisse catholique à Lyon
P. Bernard Badaud, administrateur de la paroisse St-Gabriel de Vaise ©dacruzcouto 2024

Pentecôte – 8 juin 2025

Ac 2, 1-11 – Ps 103 (104), 1ab.24ac, 29bc-30, 31.34 – Rm 8, 8-17 – Jn 14, 15-16.23b-26

Homélie de Bernard Badaud

La fête de Pentecôte, c’est le don, l’irruption de l’Esprit Saint. La présence physique, terrestre de Jésus s’achève et, afin de poursuivre le chemin qu’il a tracé, Dieu donne l’Esprit Saint. Deux mots pour caractériser l’Esprit Saint : Vérité et Liberté. On le chante parfois : « Esprit de vérité, brise du Seigneur, Esprit de liberté, passe dans nos cœurs »

Vérité d’abord. Parfois on imagine que la vérité c’est le contraire de l’erreur. Mais pour la Bible, ce n’est pas ça. La vérité c’est le contraire du mensonge. Et cela ne concerne pas les idées ou les concepts mais cela concerne la relation. Relation avec Dieu et relation avec les autres. Dans l’Évangile, Jésus déclare que Satan est le père du mensonge parce qu’il fausse notre relation à Dieu. C’est visible dès le récit de la création… Adam et Eve sont trompés par le serpent sur les intentions de Dieu à leur égard. Dans la 2ème lecture aujourd’hui, la lettre de St Paul aux Romains, c’est la même chose. Il parle de ceux qui mettent leur confiance dans la chair. En fait il veut parler de la marque dans la chair qui est la circoncision que certains voudraient imposer aux nouveaux chrétiens. L’idée de Paul c’est de dénoncer une fausse posture devant Dieu : « Je suis en règle. J’ai fait ce que demande la loi. » Mais dans cette posture, la relation à Dieu est faussée. L’Esprit Saint n’a pas sa place puisque tout dépend de moi. Je ne suis pas vis à vis de Dieu dans une relation filiale, mais dans une relation contractuelle. Une autre manifestation de cette relation mensongère se trouve en sous-entendu dans la première lecture, celle du récit de la Pentecôte dans le livre des Actes des Apôtres.  Est-ce que ce sont les gens rassemblés qui comprennent, grâce à l’Esprit Saint la langue parlée par les apôtres ou est-ce que ce sont les apôtres qui, grâce à l’esprit parlent les langues diverses et variées de ceux qui viennent les écouter ? Le mensonge, la posture faussée, c’est de penser qu’on peut se dispenser de faire l’effort de s’intéresser au langage, aux coutumes, aux traditions des autres…. Rêver d’une Église avec une langue unique, une pensée unique, une seule tradition qui s’impose à tous. C’est l’exact contraire de la Pentecôte, c’est le contraire d’une relation en vérité fondée dans l’Esprit Saint.

Liberté… Esprit de Vérité, Esprit de Liberté.

Par deux fois dans l’Évangile d’aujourd’hui, Jésus appelle l’Esprit Saint le Défenseur. Le contraire du défenseur, c’est l’accusateur. C’est aussi une désignation biblique pour le diable : père du mensonge et accusateur de nos frères. Être dans la posture de l’accusateur c’est proprement diabolique. C’est empêcher l’accueil de miséricorde et de l’amour, c’est fermer à Dieu la porte de notre cœur, de notre demeure, contrairement au souhait de Jésus : « Si quelqu’un m’aime, nous viendrons chez lui et chez lui nous ferons une demeure. » Jamais Jésus n’a enfermé quelqu’un dans sa faute, dans son péché… Les autres, pharisiens et docteurs de la loi le font sans arrêt : « Il est allé loger chez un pécheur ». « S’il savait qui est cette femme et ce qu’elle est : une pécheresse. »  etc. Les exemples abondent dans les Évangiles. Or l’Esprit Saint est précisément celui qui ouvre les portes et libère. L’Esprit Saint ne connaît pas des voleurs, des menteurs ou des tricheurs, il ne connaît et ne reconnaît en chacun qu’un être aimé de Dieu et capable de laisser cet amour le transformer.  C’est pourquoi il nous faut rester vigilants face à certains médias qui diffusent à longueur de temps et d’antenne de fausses informations et sont en permanence dans la mise en accusation des autres. C’est tout simplement diabolique !