Open/Close Menu Paroisse catholique à Lyon
Tuan NGUYEN

Jeudi Saint A – 6 avril 2023
Ex 12, 1-8.11-14 – Ps 115 (116) – 1 Co 11, 23-26 – Jn 13, 1-15
Homélie du Fr. Tuan Nguyen (a.a)

Lavement des pieds : il les aima jusqu’au bout
Chaque année nous venons faire mémoire de ce que Jésus a fait il y a plus 2 mille ans. Les mêmes lectures, le même évangile. Parmi ceux qui racontent la vie de Jésus, Saint Jean est le seul rapporte ce geste insolite de Jésus : Lavement des pieds. C’est un peu normal parce que, ces récits ont été écrits des décennies après la mort et la résurrection de Jésus, saint Jean garde en mémoire le geste qui paraît le plus cher et qui parle le plus de Jésus.
Le texte de l’évangile nous dit qu’avant de passer ce monde à Dieu, Jésus aima ses disciples jusqu’au bout. Sans limite ; mettre le comble son amour…Il voulait manifester cela par ce geste. Lui, le Maître, Il s’est abaissé aux pieds de ses disciples et effectue ce geste du serviteur à la base. Laver les pieds demande un abaissement. Les pieds sont le point le plus bas. Jésus descend, s’abaisse, se courbe, il se met encore plus bas que ses disciples. Ce geste de Jésus est l’expression de son amour. Il le fait sans faire la différence. Jésus lave les pieds de tous les disciples, y compris Judas, celui qui le trahit. Oui, Jésus les aima jusqu’au bout, jusqu’à l’extrême. Vous voulez retenir ce qu’il a enseigné ? Retenez sa parole ! Retenez en même temps ce geste : il s’abaisse pour laver les pieds de ses disciples. Chez Jésus, parole et acte vont ensemble. Laver les pieds de disciples, Jésus laisse un testament spirituel qui résume sa vie, résume son enseignement.
Il aime les disciples d’un amour infini, un amour qui fait grandir.
Jésus semble dire à ses disciples et à nous ce soir que : il ne faut pas regarder ce geste du lavement des pieds avec admiration, pour la beauté du geste, mais vous aussi, faites de même. Voilà pourquoi après avoir fait cela, Jésus disait à ses apôtres : « Si moi, Maître et Seigneur, je vous fais cela, vous aussi, faites de même les uns aux autres. » C’est-à-dire : aimer comme Lui, aimer jusque dans ce service qui paraît très gênant. Peu importe, si c’est par amour, il donne tout son sens à ce service.
Jésus aime les siens jusqu’au bout, il nous aime de la même façon. Pour saint Jean, évangéliste, le lavement des pieds est un signe de son amour, ce signe, ce geste nous introduit au mystère de la croix : « ce qui importe à Dieu, c’est justement qu’il apparaisse toujours comme l’amour infini, c’est qu’il persévère dans son amour, même si nous le trahissons, même si nous le renions, même si nous l’abandonnons, même si nous n’opposons que notre indifférence à ses avances…Son triomphe, c’est d’aimer toujours, d’aimer jusqu’à la mort de la Croix » ( Maurice Zundel).
Alors, ne nous contentons pas d’être des spectateurs ! Essayons de le vivre, de faire l’expérience de ce geste, comme Jésus nous invite, essayons de faire entrer ce geste chez nous, en famille. Epoux/épouses, n’avez-vous envie de traduire ensemble ce geste ? Entre parents et enfants. Aimer ça se vit ! On peut répéter « aimer » mille fois, mais sans poser un geste qui le manifeste, il manque quelque chose. Parfois cela passe par des sacrificies.
Si le lavement des pieds nous aide à faire mémoire de Jésus, notre Seigneur, il est modèle de comportement. C’est son esprit qu’il nous fait saisir. Jésus, le Christ nous invite à répandre cet esprit partout là où nous vivons. Apprendre à servir, à aimer avec humilité ! Nous sommes invités à le répandre sous d’autres formes. Beaucoup de chrétiens se sont approprié de cet exemple de Jésus et l’ont mis en pratique. Pas loin de nous, Mère, sainte Teresa de Calcutta, elle et ses sœurs se sont abaissées comme Jésus au pieds des plus pauvres. Puis Père Antoine Chevrier, un prêtre lyonnais qui s’est consacrée aux pauvres…il n’y a bien d’autres qui continuent encore aujourd’hui de vivre cet exemple du Christ. Le monde sera meilleur, si les grands de ce monde savent apprendre la véritable grandeur, en se mettant au service du bien commun, il n’y aura ni de guerre, ni de haine. La société sera meilleure, transformée quand tous, notamment les chrétiens, l’Eglise, tous revêtirent de cet esprit de service et de charité comme Un sel divin et la lumière dans le monde.
Frères, sœurs,
Ce soir, Jésus nous rappelle que l’amour de Dieu ne faillit jamais quoi qu’il arrive. Il nous révèle la véritable grandeur d’un Dieu qui aime. Il suffit de nous laisser accueillir par lui, librement. Il nous aime jusqu’au bout : puisqu’il se met à genoux pour nous élever, il aime l’humanité jusqu’à être mis en croix pour nous faire passer à la vie et la joie d’aimer qui transforme, qui fait grandir. Seigneur, apprends-nous à aimer et à servir comme Toi. Amen.