Open/Close Menu Paroisse catholique à Lyon

4ème dimanche de Pâques A – 30 avril 2023
Ac 2, 14a.36-41 – Ps 22 (23) – 1 P 2, 20b-25 – Jn 10, 1-10
Homélie du P. Franck Gacogne

Vous le savez, on a l’habitude de nommer cet évangile celui du « bon pasteur ». Mais qui est le bon pasteur dans ce passage d’évangile ? Jésus ? Eh bien non ! Ce n’est que dans la suite du texte, au verset 11 que nous n’avons pas lu, que Jésus dira : « Je suis le bon pasteur ». Dans le début de ce chapitre 10 de Jean, Jésus n’est pas le pasteur, mais il est la porte par laquelle le pasteur doit passer pour mériter d’être qualifié de « bon ». De cette particularité, il y a sans doute alors quelques enseignements à tirer. Que signifie de dire que Jésus est la porte d’une part et, d’autre part, qui est alors le pasteur dans ces versets d’évangile ?

Jésus est donc la porte, mais dans quel sens la passer ? Cet évangile est clair : si le pasteur entre, c’est pour faire sortir les brebis. Passer par Jésus pour sortir, et non pas pour entrer ! Vous vous souvenez peut-être qu’au moment du conclave qui a précédé l’élection du pape François celui qui était encore le cardinal Bergoglio a fait une intervention parmi ses confrères en disant ceci : « Dans l’Apocalypse, Jésus dit qu’il est à la porte et qu’il frappe à la porte. Évidemment, le texte se réfère au fait qu’il frappe depuis l’extérieur pour pouvoir entrer… Mais je pense aux moments où Jésus frappe de l’intérieur pour que nous le laissions sortir. L’Église [est] autoréférentielle [et malade quand elle] prétend retenir Jésus-Christ à l’intérieur d’elle-même et ne le laisse pas sortir. » En effet, la vie chrétienne, c’est dehors, c’est aux périphéries. Notre rassemblement dans l’église comme ce matin pour l’eucharistie n’a qu’un seul but : nous resourcer pour la mission qui est dehors. Nous sommes invités à prendre la porte pour sortir. La vie chrétienne, c’est dehors par notre témoignage et nos engagements envers les plus petits.

Avant qu’au verset 11, Jésus lui-même ne se définisse comme le bon pasteur, les 10 premiers versets du chapitre 10 que nous avons entendus s’adressent à ceux qui exercent une responsabilité, celle de conduire. C’est d’abord une mise en garde que Jésus fait aux pharisiens avec qui il vient d’avoir une controverse, mais comment ne pas lire aujourd’hui cette mise en garde pour ceux qui exercent une responsabilité en Eglise ? Hier nous avons eu la visite d’un couple d’une mosquée de Vaise et ils nous demandaient comment s’appellent les responsables de l’Eglise : curé, prêtre, pasteur ? A vrai dire, il faudrait répondre que l’appellation dépends de l’attitude que ces responsables choisissent, car l’évangile appellent voleurs et bandits ceux que nous qualifions aujourd’hui d’abuseurs. Et leur particularité, c’est de ne pas passer par la porte, c’est de conduire à leur perte ceux qu’ils sont censés guider. Et le drame, nous le savons, c’est que bien des brebis ont écouté leur voix. Les voilà qualifiés de voleurs dans l’évangile, ils ont en effet volé la vie de leurs victimes, leur confiance, leur liberté parfois même jusqu’à leur foi. Nous ne cessons malheureusement d’en avoir de tristes révélations dans notre Eglise ces dernières années et encore ces derniers jours.

Celui qui conduit mérite d’être qualifié de pasteur seulement s’il passe par la porte qui est Jésus lui-même. Dans la messe, la prière eucharistique atteint son sommet par la doxologie qui est dite ou chantée : « par Lui, avec Lui et en Lui ». Le « Lui » dont il est question c’est Jésus-Christ, il est porte de vie. Le pasteur ne s’approprie pas la vie des gens, bien au contraire, il leur permet de recevoir celle de Dieu en abondance en les faisant passer par la porte pour sortir.

En ce jour Mgr de Germay, notre évêque, nous invite à prier pour toutes les vocations. Voici cette prière :
Nous te rendons grâce, Dieu notre Père, pour la foi chrétienne présente dans le diocèse de Lyon depuis si longtemps et pour le témoignage de sainteté laissé par tant d’hommes et de femmes.
Aujourd’hui la moisson est abondante. Dans la diversité de nos vocations, nous voulons proclamer le Nom de Jésus et transmettre la foi à ceux qui ne le connaissent pas. Fais de nous des disciples-missionnaires au service de ce monde que tu aimes et que tu veux sauver.
Nous te rendons grâce pour les familles dans lesquelles la foi est vécue et transmise, pour les diacres, signes du Christ Serviteur, et pour tous les baptisés qui s’efforcent de vivre leur vocation à la sainteté.
Nous croyons qu’aujourd’hui encore, tu appelles des jeunes à tout quitter pour devenir prêtre, religieux ou consacré. Donne-leur la grâce de répondre avec générosité à ton appel.
Répands en abondance l’Esprit Saint sur ton Eglise, Seigneur, et donne-lui les vocations dont elle a besoin ! Nous t’en supplions par l’intercession de la Vierge Marie, de saint Irénée, de la bienheureuse Pauline Jaricot et de tous les saints. Amen.