14e dimanche du temps ordinaire C – 3 juillet 2022
Is 66, 10-14c – Ps 65 (66) – Ga 6, 14-18 – Lc 10, 1-12.17-20
Homélie du Fr. Tuan Nguyen (a.a)
La Paix
Le 24 février 2022 la Russie envoya ses troupes envahir l’Ukraine. Le monde était stupéfait et n’en revenait pas. En réalité, les guerres, l’humanité n’en a assez connu. Au siècle dernier avec les 2 guerres mondiales. Au Vietnam, pays qui a bcp a souffert par 2 guerres je fais ce constat que, aujourd’hui tous les habitants ont une grande aspiration à la paix. Mais, curieusement, dans notre pays ou ailleurs, la façons de vouloir construire un monde de paix a de quoi inquiéter. Comme d’autres états, les dirigeants veulent conserver la paix en renforçant son armée. Ceci selon le vieil adage pour avoir la paix, il faut préparer la guerre. Quel cercle vicieux, quel désastre pour l’humanité ! Tous ces maux -là, la guerre actuelle en Ukraine et ailleurs ne sont-ils pas le résultat du fait que l’humanité ne connaisse pas la paix véritable ?
La lecture de la parole de Dieu ce matin nous éclaire sur ce thème de la paix. Quand Jésus est venu annoncer la Bonne Nouvelle. Il annonce ceci : le Règne de Dieu est tout proche de vous. Retenons cela : Jésus est venu annoncer le message du Règne de Dieu. Si vous me demandez, c’est quoi ce règne dont Jésus parle ? Jésus n’a pas dit ouvertement ce que c’est le règne ; car il en parle dans le langage très populaire. Le royaume ou le Règne de Dieu, dit-il, est comparable au levain qu’une femme a pris et enfoui dans trois mesures de farine, jusqu’à ce que toute la pâte ait levé (Lc 1,21).
Le passage rapporté par st Luc ce matin (Lc 10) nous fait entrevoir un aspect essentiel du message de Jésus. L’évangile que Jésus annonce est l’évangile ou la bonne nouvelle de la paix !
Voici que Jésus envoie ses disciples annoncer le règne de Dieu dans les villages. Les premiers mots sont : paix à cette maison.
Cette salutation ne peut rester les simples lettres mortes.
La Paix annoncée n’est pas une parole, elle devient l’acte. Jésus guérit, soulage les malades et apprend à ses disciples de faire pareil. En faisant cet acte, Jésus apaise et ramène le bien-être de l’existence aux souffrants. Donc il s’agit de la paix en quelque sorte. En guérissant, en soulageant, Jésus voudrait signifier que la guérison corporelle est synonyme de la paix, c’est aussi une façon pour dire que le règne de Dieu est là. C’est un pouvoir de soulager que Jésus partage avec ses disciples. Heureux les médecins s’ils peuvent faire quelque chose de semblable. La paix que Jésus apporte a quelque chose à voir avec notre corps notre santé. A travers cette dimension visible, il introduit à une autre dimension aussi vitale.
La paix ne réside pas qu’au niveau corporel, la paix que Jésus annonce, c’est cette paix intérieure, cette harmonie entre l’intérieur et l’extérieur de soi qu’il cherche à donner. Les disciples parlent des démons qu’ils arrivent à les chasser. Jésus parle quant à lui des esprits, des forces des mal, ce qui est nuisible à notre désir du bonheur. Tout ce qui nuit à notre paix, Jésus les chasse et nous aide à retrouver la paix. Nous en avons fait l’expérience sans doute, combattre cet ennemi qui nous combat de l’intérieur de nous-mêmes est souvent bien difficile. Il nous détourne du bien que nous trouvions en Dieu seul et fait que nous nous retournons sur nous-mêmes, que nous devenons vaniteux et dominateurs. Tout cela peut nous tourmenter et détruire la paix en nous.
Par le baptême, nous devenons des enfants de Dieu. Nous recevons cette grâce de la paix qui est donnée par la communion avec Dieu à travers le silence et la prière. Pierre de Chrysologue, au 4e siècle, disait dans un sermon : la paix, mes chers frères, est ce qui débarrasse l’homme de l’esclavage, fait de lui un homme libre, transforme sa condition personnelle aux yeux de Dieu, fait d’un serviteur un fils, fait d’un esclave un homme libre. Un homme, une femme libre et en paix lorsqu’ils arrivent à faire le bien.
Cette paix-là, nous l’apprenons de Jésus. C’est une paix qui nous aide à triompher du mal, à devenir meilleur, en d’autres termes, vivre comme les enfants de Dieu car heureux les artisans de paix, ils seront appelés fils de Dieu (Mt 5,9).
Cette paix intérieure n’est pas là pour nous tranquilliser, pour nous endormir dans un pacifisme, mais elle doit nous aider à agir pour la paix entre les hommes.
Nous nous donnons la paix du Christ tout à l’heure, la paix qu’il nous communique de Dieu. Comme un fleuve qui rafraichit et qui arrose… Que Son Esprit de Paix nous habite. Amen.