Open/Close Menu Paroisse catholique à Lyon
Tuan NGUYEN

13e dimanche du temps ordinaire B – 27 juin 2021
Sg 1, 13-15 ; 2, 23-24 – Ps 29 (30) – 2 Co 8, 7.9.13-15 – Mc 5, 21-43
Homélie du Fr. Tuan Nguyen (a.a)

Dieu, maître de la vie et nous veut la vie
Le championnat d’Europe de football est en cours. Il y a une dizaine de jours. Lors d’un match, le joueur danois Christian Eriksen s’est effondré sur le terrain, suite à un arrêt cardiaque. On a cru qu’il était mort… Finalement, il s’en est sorti. La bonne nouvelle réjouissait tout le monde. Dans la presse, on pouvait lire dans un langage très chrétien : Eriksen est ressuscité ! Cet enthousiasme nous dit d’une certaine façon la victoire de la vie. Nous aimons la vie. Chers jeunes, certains d’entre vous, chers jeunes rêvent déjà d’être médecin, ou sapeurs -pompiers ou secouriste…, n’est-ce pas que dans ce désir naturel de sauver des vies ?

Dans ce que L’évangile selon st Marc nous raconte, deux faits se sont produits et nous émerveillent. La guérison d’une femme malade et le retour à la vie de l’adolescente. Au-delà du caractère extraordinaire, il y a ce message essentiel : Dieu est le Dieu de la vie et il aime la vie et veut que nous soyons vivants.

Faisons un bref retour sur ce récit. Ce jour-là, un homme vient à la rencontre de Jésus. Il s’appelle Jaïre. Qu’est-ce qu’il lui demande ? iI a une fille qui était très malade : « Ma fille, encore si jeune, est à la dernière extrémité, dit-il, viens lui imposer les mains pour qu’elle soit sauvée et qu’elle vive ».

Jésus a compris la situation et est parti avec lui sans tarder. Mais, sur le chemin, les foules suivaient Jésus. Parmi celles-ci, une femme, malade depuis 12 ans. Elle avait beaucoup dépensé, mais sa situation empire. Parce qu’elle avait cru que Jésus peut la guérir, elle s’est dit que, il suffirait de toucher le vêtement de Jésus, elle sera guérie. Et c’est ce qui est arrivé, elle a recouvré sa santé. Mais, Jésus savait tout cela, il voulait voir, parler avec cette femme, il voulait la rencontrer ; il demande qui l’a touché à la frange de son vêtement (c’est à dire la bordure du vêtement, une tout petite partie). Cette femme est saisie de crainte, Jésus lui adresse cette parole, une parole qui remet la personne à la vie : « va, ta foi ta sauvé, va en paix, sois guéri de tout mal ».

Entretemps, la nouvelle de la maison de Jaire est tombée. La maladie a emporté sa fille. Les gens sont agités. Mais Jésus lui dit : « ne crains pas, crois seulement ». Arrivé à la maison de cet homme, il entre à l’endroit où l’on a déposé la jeune fille. Il dit à la famille que, la jeune fille n’est pas morte, elle dort. Cela lui vaut la moquerie. Nous savons ce que Jésus a fait : il prend la main de cette adolescente et lui dit : « lève-toi, jeune fille ». Aussitôt, elle se lève et marche, car elle avait 12 ans. Tous sont frappés d’une grande stupeur.

Une femme très malade depuis 12 ans, une adolescente de 12 très malade. Chez l’une et l’autre, nous remarquons que, malgré la connaissance en médecine, nous sommes souvent impuissants devant les maladies et la mort. Comme cette devise attribuée à Louis Pasteur qui dit ce que peut la médecine : « guérir parfois, soulager souvent, soigner toujours ». Parce que, ce n’est pas les médecins qui ont créés un être humain. Mais Dieu qui nous connaît mieux que quiconque. Lui qui nous a fait les cœurs et les reins, comme on chante dans les psaumes. Ainsi, ceux qui mettent leur foi en Dieu, de façon généreuse, de tout son cœur, Dieu peut agir, peut redonner la vie et non seulement la vie tout courte, la condition de vie ou même la durée de vie, mais surtout la vie, c’est-à-dire vivre heureux, être vivant. Cela est parfois plus important que d’être en bonne santé. Telle que cette femme guérie de sa maladie, elle retrouve non seulement la vie normale, mais une vie en paix.

Deux personnes sont remises à la vie par Jésus. Ce sont deux signes forts pour nous. Et nous, de quel côté sommes-nous ? Ceux qui se moquent de Jésus quand il dit que la jeune fille dort ou bien de ceux qui croient que quelque chose inexplicable et pourtant vrai est possible.

Ces signes montrent que Dieu est là et nous invitent à avoir confiance en Dieu quoi qu’il arrive, car il peut tout. A travers ce récit, nous apprenons que Dieu s’intéresse à la seule chose : à savoir, l’homme est vivant ! Le père de l’adolescente s’appelle Jaire. En lange hébraïque, son nom signifie celui qui éclaire, qui donne la lumière. En réalité, c’est Jésus qui lui donne la lumière de la vie en faisant sa fille revenir à la vie. Jésus Lui-même que nous célébrons chaque dimanche, il a vaincu la mort. Il est ressuscité. Recevoir Jésus, c’est vivre de son Esprit, c’est être dans ce grand mouvement de la vie.

Dieu des chrétiens n’est pas le Dieu des morts, nous dit le livre de la Sagesse, il n’a pas fait la mort, il ne prend aucun plaisir à voir mourir les êtres vivants… Il a créé l’homme pour l’incorruptibilité (Sg 1-2), c’est-à-dire pour ce qui perdure, pour une vie sans fin.

La seule chose qui intéresse Dieu : que l’homme soit vivant ! cela, saint Irénée, un chrétien et évêque de Lyon au IIe siècle, a parfaitement compris : la gloire de Dieu c’est l’homme vivant, et la vie de l’homme c’est voir Dieu (Contre Hérésies IV, 20, 7). Croyons-nous au Dieu de la vie, qui nous veut la vie ? si oui, invitons-le dans notre vie !