Open/Close Menu Paroisse catholique à Lyon

Nativité du Seigneur, nuit de Noël B – 24 décembre 2020
Is 9, 1-6 – Ps 95(96) – Tt 2, 11-14 – Lc 2, 1-14
Homélie du P. Franck Gacogne

« Aujourd’hui, un Sauveur vous est né, c’est le Christ, le Seigneur »

Comment s’appelle-t-il ? Jésus ! Oui, c’est vrai, mais on ne le sait pas encore. C’est 8 jours après cette naissance que le nom de Jésus qui avait été indiqué par l’ange à Marie lui sera donné. Ce qui est annoncé aux bergers, ce n’est pas le nom de cet enfant, mais ce qu’il est, et on a entendu 3 mots pour le désigner :

Sauveur : « Aujourd’hui un Sauveur vous est né ». Quand est-ce qu’on a besoin d’un sauveur ? Quand on est en danger, quand on coule, quand on est perdu. Le Sauveur, c’est celui qui est là au bon moment, tout proche pour m’aider et me soutenir dans la difficulté.
Dieu n’est pas Sauveur comme un super-héros, être Sauveur pour Dieu, c’est d’abord se faire homme en Jésus, afin de se rendre proche au plus près de chacun de nous, dans notre famille, dans le cœur de chacun. Quelqu’un qui est loin de moi ne sera jamais en mesure de me sauver. Jésus n’est pas un sauveur intermittent ou à la demande. Non, c’est son identité, sa nature, le prénom même de Jésus qui vient d’un nom hébreu encore plus ancien veut dire « Le Seigneur sauve ». Il y a aussi un autre nom qui lui est donné : Emmanuel et qui veut dire « Dieu avec nous ».

Je ne sais pas si vous avez remarqué, il y a plein de choses dans la vie dont il y a 10 ou 15 ans nous pensions ne pas avoir du tout besoin : le téléphone portable, les réseaux sociaux, le GPS que sais-je… jusqu’au jour où l’on essaye, et on se demande alors comment on a pu s’en passer jusqu’ici, et on dit : ça change la vie ! Eh bien, de la même façon, expérimenter d’être sauvé par Dieu, cela ne dit absolument rien à personne, tant qu’on n’a pas fait l’expérience par exemple de recevoir le sacrement du pardon, de vivre en vérité une démarche de réconciliation avec des proches, de se sentir considéré et utile quand on est exclu, de sortir de l’hôpital après plusieurs semaines d’hospitalisation et d’angoisse, de tendre la main ou d’offrir son sourire même à travers un masque à celui qui est mis de côté, de passer de la mort à la vie dans la confiance et la sérénité parce que l’on se sait attendu les bras ouverts par le Père. C’est à travers tout cela que l’on fait l’expérience d’un Dieu qui est Sauveur, et ça change la vie !

Le Christ : C’est le deuxième mot qui désigne l’enfant. Christ. Est-ce que c’est le nom de famille de Jésus ? On pourrait presque dire cela ! En disant que cet enfant Jésus est le Christ, nous affirmons qu’il est le Messie c’est-à-dire celui que tout le monde attendait avec impatience, parce que le peuple vivait sous l’oppression, sa terre était occupée, et beaucoup attendaient que le Messie annoncé soit un guerrier redoutable et efficace qui chasserait les romains du pays. Mais l’histoire de Jésus raconté dans la suite de l’évangile nous apprendra que ce n’est pas comme cela que Jésus s’est comporté et qu’il a voulu être Messie, au contraire, il était rempli de paix. Christ veut dire aussi : celui qui a reçu l’onction. Cette marque d’huile sur le front, c’est l’empreinte de Dieu qui donne sa force, sa vigueur, sa vie, une empreinte qui ne s’efface pas. Comment s’appelle ceux qui sont baptisés ? Des chrétiens, c’est le même mot qui vient de Christ. Les chrétiens : disciples du Christ, ami du Christ. D’ailleurs au jour de notre baptême, nous avons aussi reçu cette onction pour être disciple, pour porter la vie de Jésus, pour en témoigner, pour l’offrir.

 

Enfin, l’enfant est désigné comme Seigneur. Le Seigneur, c’est celui qui règne, dans l’évangile, on parle souvent du royaume de Dieu. Dans la prière du Notre Père que nous dirons tout à l’heure, nous demandons même à Dieu « que ton règne vienne ». Alors je vous propose de terminer par cette prière :

Seigneur, viens régner dans ma vie et dans notre monde, parce que tu règnes en aimant, tu es Seigneur en servant, et en nous offrant la liberté de te choisir. La seule puissance que tu sois capable d’exercer, c’est celle d’aimer le monde dans lequel tu viens en naissant à Noël. Une seule chose est nécessaire, que je puisse exprimer mon consentement, mon désir à te laisser remplir ma vie pour plus de paix, de fraternité et de solidarité à vivre avec chacun de ceux que je rencontre et que tu me donnes comme un frère à aimer.

Réjouissons-nous : « Aujourd’hui, un Sauveur vous est né, c’est le Christ, le Seigneur »