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Tuan NGUYEN

Solennité du Christ Roi de l’Univers B – 21 novembre 2021
Dn 7, 13-14 – Ps 92 (93) – Ap 1, 5-8 – Jn 18, 33b-37
Homélie du Fr. Tuan Nguyen (a.a)

La fête du Christ roi n’est pas une invention des chrétiens ! Ils n’ont pas fait un fantasme ! Le texte de l’évangile de ce dimanche fait voir que Jésus ne renie pas ce titre de roi, au contraire il affirme que sa royauté n’est pas de ce monde. En effet, un roi n’est pas sans sa royauté ni son règne. Si la royauté n’est pas d’ici, Jésus fait advenir la royauté de Dieu.

Qu’est-ce que cette Royauté ou ce Règne que Jésus annonce ?
Nous sommes là au cœur du message pour lequel Jésus est venu annoncer. « Le Royaume de Dieu est tout proche » dit-il (Mc 1, 15, Mt Mt 4, 17). C’est ça, la bonne nouvelle.
Il en parle à travers les paraboles. Le royaume est comparable à une semence jetée en terre (Mt 13, 3-9.18, 23) et qui doit grandir pour être niché par tous les oiseaux du ciel. Ailleurs, il est comparable au levain dans la pâte qui soulèvera le tout. Il est quelque chose d’humble, de petit au départ, et croît ensuite. Le Royaume est quelque chose donné par Dieu, puis grandit pour parvenir enfin à un accomplissement.
On comprend alors que le royaume est un don de Dieu, c’est Jésus qui nous révèle ce qu’est la royauté de Dieu petit à petit. Ce n’est pas la question de domination, ni d’emprise sur les sujets, mais il s’agit d’un règne de paix, car lorsque Jésus chasse les esprits mauvais, guérit les malades, pardonner les péchés ou relève et aider les gens à retrouver la paix, il fait voir la présence du Royaume, il fait voir que Dieu sauve et libère.
Lorsque Jésus partage la Parole de Dieu, il sème la semence du Royaume dans le monde et dans le cœur de ses interlocuteurs.
Jésus veut nous dire ceci : quand Dieu règne, il répand sa paix au plus profond des cœurs de ceux qui acceptent de le recevoir. Contrairement à ce règne de paix, c’est celui de la servitude et manque de paix.
Nous entrevoyons un autre aspect fondamental de ce Règne que Jésus annonce. Il est fait d’amour, car si tu aimeras Dieu de tout ton cœur et de toute ta force, de tout ton esprit, et tu aimerais ton prochain comme toi-même, tu n’es pas loin du royaume de Dieu. Jésus dit à ce maître de la Loi dans l’évangile selon Marc (Mc 12, 34).
Le Règne dont Jésus a tant parlé ne ressemble pas, vous l’avez bien vu, à aucune royauté sur la terre. C’est une Royauté éternelle et inébranlable parce qu’elle est faite de paix, de charité et parce qu’elle est de Dieu.

Jésus, un roi qui donne sa vie pour ses sujets
A ce Règne de Dieu dont la force n’est que bienfaisant, salvateur correspond ce Roi étonnant : Jésus. Il ne s’autoproclame pas roi, mais il est conscience du message qu’il porte, de la mission qu’il a sur terre : faire advenir ce Règne de Dieu.
Il est ce roi plein de tendresse et compassion pour ceux qui le croisent. Il est venu pour servir, non pas pour être servi (Mt 20, 28).
Il est entré à Jérusalem non pas avec une armée et dans un carrosse, mais sur un petit animal.
Son trône est la croix, la couronne est faite des épines. Il étend les bras pour accueillir tous ceux qui l’appellent, viennent à lui.
Sa gloire est fragile, dérisoire aux yeux du monde, mais la gloire de Dieu se manifeste dans cette risée grâce au don de sa résurrection, au don de sa vie qu’il ne cesse de le communiquer jour après jour.
Le bon roi donne sa vie pour ses sujets, et parce que Jésus a donné sa vie pour ses sujets, nous l’appelons Roi (Jean Chrysostome, Homélies, 1403).

Jésus n’est pas un roi qui règne sans partage, mais en partage.
Il règne avec Dieu le Père dans l’unité de Saint Esprit. Telle est la formule que nous avons l’habitude d’entendre dans la prière au début de chaque eucharistie.
Par le baptême, nous participons à trois fonctions de Jésus comme prophète, prêtre et roi. Il nous partage son « pouvoir » bienfaisant, pouvoir de faire le bien, ce pouvoir de ne pas faire le mal, nous régnons avec lui. Nous ne nous laisserons plus enfermés dans l’empire des ténèbres, mais nous sommes arrachés des ténèbres, nous vainquons les puissances du mal.
Nous régnons avec le Christ, car dès maintenant nous participons à sa Royauté en travaillant pour étendre le règne de paix, de justice, d’amour.
Ce Royaume, faudra-t-il l’attendre à la fin des temps ? Comme ce qui est décrit par le livre de Daniel. Non, dès ici et maintenant, les signes du Royaume prennent place dans nos vies. Dans notre monde d’aujourd’hui, on a le sentiment que ça va mal partout, mais sommes-nous aussi capables de voir les signes, aussi petits que cela paraît, de l’avancé du règne de Dieu ?
Pour cela, parmi tant d’autres exemples, mais je voudrais parler de Secours catholique. 777 milles personnes ont été secourus en 2020 malgré la crise Covid ; beaucoup avaient été aidés pour l’alimentation. Aider le Secours Catholique, c’est sans doute aussi une façon de contribuer à rendre visible le Royaume de Dieu.
Conclusion
Jésus est venu annoncer la venue du Royaume de Dieu. A ce Royaume de justice et de paix, de joie et d’amour, il nous invite. Il est un roi qui donne sa vie pour ses sujets. Alors, disons-lui cette prière : souviens-toi de nous Seigneur dans ton Royaume !