Open/Close Menu Paroisse catholique à Lyon
Tuan NGUYEN

4e dimanche de Pâques B – 21 avril 2024
Ac 4, 8-12 – Ps 117 (118) – 1 Jn 3, 1-2 – Jn 10, 11-18
Homélie du Fr. Tuan Nguyen (a.a.)

Jésus, bon pasteur

Pasteur et troupeau

« Je suis le bon pasteur, le vrai berger », disait Jésus. Cette image parle peut-être davantage aux contemporains de Jésus que nous, car qui dit berger dit troupeau. Or nous ne rêvons pas trop d’être comparés à un troupeau ! On n’aimerait pas du tout se faire passer pour des moutons…mais il faut replacer dans le contexte biblique.
Dans la Bible, le troupeau représentait la seule richesse. Posséder des troupeaux montre la prospérité, la richesse d’une personne. Dans le livre de la Genèse, chapitre 13, 2 : on disait d’Abraham qu’il était riche en troupeau et en argent et en or.
Dans l’histoire de la vie de Job, on décrivait sa situation initiale en ces mêmes termes « il y avait un homme appelé Job, cet homme intègre et droit, craignait Dieu et s’écartait du mal. Sept fils et trois filles lui étaient nés. Il avait un troupeau de sept mille brebis, trois milles chameaux, cinq cent paires de bœufs, cinq cents ânesses, et il possédait un grand nombre de serviteurs. Cet homme était le plus riches de tous les fils de l’Orient » (Job 1,1-3). Quand on vient annoncer à Job les malheurs qui s’abattent sur lui, cela concerne ses enfants, et ses troupeaux.
Si les troupeaux sont considérés comme une richesse, nous pouvons oser penser que pour Dieu nous sommes comme une de ses richesses. Nous avons du prix aux yeux de Dieu (Isaïe 43, 4). Dieu est habituellement considéré comme un berger, son peuple d’Israël est son troupeau. Un bon et vrai berger est celui qui prend soin de son troupeau. Il conduit son troupeau dans les pâturages pour se reposer et se restaurer : « C’est moi qui ferai paître mon troupeau, et c’est moi qui le ferai reposer, dit Dieu. La brebis perdue, je la chercherai ; l’égarée, je la ramènerai. Celle qui est blessée, je la penserai. Celle qui est malade, je lui rendrai la forces » (Dans le livre de Ezéchiel 34, 16).
Dieu aime son peuple, comme un bon et vrai berger qui aime son troupeau. Telle est ce que voulait signifier l’image du berger et son troupeau.
Quand Jésus s’attribue le titre du bon berger, cela signifie qu’il est plus qu’un prophète, celui à qui Dieu a confié la mission de conduire son peuple. Jésus est Celui que l’on attendait. Il est le Pasteur que Dieu a envoyé pour mener au bien son projet. Ce pasteur doux et humble, il est Le Fils bien aimé du Père, lui qui connait le Père et le Père le connait. Voilà pourquoi il connaît le chemin qui mène à Dieu. Ce Fils est venu vient pour rassembler le genre humain et en faire un peuple élargi pour Dieu.
Appel à devenir enfants de Dieu, richesse inestimable
Dieu est le berger de son peuple, le peuple son troupeau. De fait, nous valons bien plus que cette image-là. Par le baptême, nous sommes incorporés à l’Eglise, à cette communauté des croyants dont Jésus est la tête. Saint Augustin aimait parler de cette Eglise comme familia Dei, la grande famille de Dieu. Nous faisons partie de cette famille parce que nous sommes appelés ses enfants. Les paroles de saint Jean dans la 1ere lettre nous dit avec force la dignité des croyants. « Quel grand amour Dieu nous a donné pour que nous soyons appelés enfants de Dieu et nous le sommes » (1Jn 3,1-2). C’est un don gratuit de Dieu lorsqu’il nous considère comme ses enfants. Dans le baptême, nous avons plongé dans la vie de Jésus, dans cette filiation que Dieu lui a manifesté le jour de son baptême : « tu es mon fils bien-aimé, en toi je trouve ma joie » (Marc 1, 11)
Si dans l’Eglise, dans cette famille de Dieu, il y le pape, des évêques, puis des prêtres, diacres, bref, ceux qui ont la charge pastorale, ils le sont par participation à cette mission unique de Jésus. Ils le sont parce que le seul et unique Pasteur, Jésus Christ, les ont appelés à devenir à leur tour témoins de la Bonne Nouvelle. Cependant, nous savons tous que quelle que soit notre place dans l’Eglise, nous sommes tous enfants d’un même Père. Nous sommes guidés par le seul Pasteur. Certains fidèles ont répondu à l’appel du Christ à participer à la mission pastorale de plus près, comme évêque, prêtre, religieux, mais jamais ils ne doivent oublier qu’ils sont d’abord disciples du Christ. « Evêque pour vous, chrétien avec vous », comme avait coutume de le dire saint Augustin. Enfin, la dimension pastorale doit s’étendre plus largement dans la vie de la communauté lorsque chacun sait prendre soin de l’autre et du bien commun. Ainsi donc, un appel à tous de participer à l’annonce de l’évangile et à la vie de la communauté avec l’appel spécifique de chacun.
C’est un beau dimanche, ce dimanche du Bon pasteur car notre Pasteur prend soin de nous et veut nous apporter la vie véritable. Laissons résonner en nos cœurs ce refrain avec le psalmiste : « Le seigneur est mon berger, Rien ne saurait me manquer » (Psaume 21 (22). Que le Seigneur nous assure et nous guide pour qu’au milieu des épreuves nous gardons une confiance sans faille sous sa conduite. Amen.