
Jour de Pâques – 20 avril 2025
Ac 10, 34a.37-43 – Ps 117 (118)1.2, 16-17, 22-23 – Col 3, 1-4 – 1 Co 5, 6b-8 – Jn 20, 1-9
Homélie de Tuan Nguyen
Jésus est mort, mais il est ressuscité ! tel est le message heureux que l’Église annonce depuis des siècles. Ce n’est pas un slogan marketing, il s’agit d’une rencontre avec le Christ ressuscité. Il y a plusieurs récits des apparitions. Hier soir à la vigile pascale, nous avons écouté saint Luc, ce matin, nous écoutons le récit selon saint Jean. Comment les personnages réagissent à la présence du Christ ? Qu’est-ce que ce récit peut nous dire encore aujourd’hui ?
Regardez le récit des premiers disciples qui avaient vu le Christ ressuscité et voyez comment nous réagissons. Les disciples de Jésus étaient dans un état de tristesse, ils ont vu leur espoir disparaître avec la mort de Jésus. Tout est fini ! Mais tout de même, l’une d’eux, Marie avait un attachement à Jésus, elle ne pouvait pas ne pas faire le deuil de son maître, il fallait honorer son cops, une manière de se souvenir de lui, de lui signifier qu’il est présent, d’une certaine manière… voilà ce n’est pas sans raison que le mot tombe est dit mnémeion en grec, ce qui veut dire mémoire, souvenir. La tombe est un monument qui rappelle la mémoire d’un défunt, c’est donc important pour elle. En hâte Marie allait à la tombe, mais elle s’est aperçue que la tombe était ouverte, la pierre n’était pas là, affolée, elle courut annoncer à Pierre et le disciple que Jésus aimait. Ils couraient vers la tombe. Le disciple arrivait avant, il n’est entré qu’avec Pierre, ils ont vu les linges suaires bien rangés…Il a vu et a cru.
Le disciple n’a pas rencontré le Ressuscité. Il n’a vu que le tombeau vide. Mais il a vu et il a cru. Le verbe voir employé n’est pas anodin, en français, nous avons un seul verbe voir, ici, le verbe horaô veut dire voir avec l’esprit, avec foi et surtout avec cœur. Autrement dit, le disciple a compris quelque chose d’extraordinaire s’est produit : oui le Seigneur est ressuscité ! comme il avait annoncé. Cela, c’est pour nous dire qu’il nous est donné aussi de faire le même chemin : sans avoir vu le Christ ressuscité, nous croyons. C’est en croyant que nous pouvons apercevoir les signes de sa présence et le rencontrer vraiment.
Dans ce même récit, Marie a reconnu Jésus ressuscité lorsqu’il a appelée par son nom. Ici on peut dire que la voix d’un proche peut jouer beaucoup pour que ses proches le reconnaissent. La voix de celui ou celle qu’on aime, qu’on côtoyait. On peut reconnaître la personne sans la voir encore. Comme une maman qui parle à son enfant et lui il comprend toujours, parce qu’il la reconnait. Dans un premier temps, Marie a vu Jésus, et a discuté avec Lui, sans le reconnaître. Sa voix a changé ? On ne sait pas. Seulement quand il l’appelait par son nom propre. Elle l’a reconnu. Cela voudrait dire en plus de la voix, ce qui est un signe de reconnaissance, connaître et dire le nom signifient une relation particulière. Un nom va de pair avec un visage d’un ami, d’un proche. Seulement quand Jésus appelait Marie par son nom, elle reconnait tout de suite que c’est lui, pas d’autre. Ainsi, de la voix, de l’appel de son Nom, Maire a reconnu Jésus ressuscité. Maintenant, comme le disciple bien aimé, elle a vu, horaô, le Seigneur avec les yeux de la foi, elle l’a vu avec amour.
Y a 10 000 baptisés à la vigile pascale ! quelle surprise et quelle bonne nouvelle. A cela s’ajoute quelques milliers des adolescents et jeunes, dont font partie Cloé et Timothé, ils courent, si on pourrait dire, à la foi. Ils courent non sans but… car ils avancent vers le chemin de la foi.
Quelle explication ? parce que quelqu’un comme un messager, famille, ami… leur avait annoncé cette bonne nouvelle, le Christ est mort et ressuscité pour toi !? Avant tout, il est essentiel que chacun fasse l’expérience de la rencontre personnelle avec Lui. Il nous pose cette question encore aujourd’hui : qui cherches-tu ? C’est à chacun, chacune de lui répondre.
Avançons, nous aussi sur ce bon chemin de la foi qui nous mène au Christ. Laissons-le nous rejoindre sur nos chemins. Si nous avons l’impression de nous retrouver devant le tombeau vide, avançon ! Et même si nous boîtons sur ce chemin, avançons. Car vaux mieux boîter sur le chemin en marchant que de courir en dehors du chemin (Saint Augustin, sermon 14).