Open/Close Menu Paroisse catholique à Lyon
Tuan NGUYEN

3ème dimanche de Carême A – 12 mars 2023
Ex 17, 3-7 – Ps 94 (95) – Rm 5, 1-2.5-8 – Jn 4, 5-42
Homélie du Fr. Tuan Nguyen (a.a)

Du puit au don de Dieu

L’histoire de la Bible est faite des rencontres. Il y a en a autant dans l’Ancien Testament que dans le Nouveau testament. En ce 3e dimanche du Carême, saint Jean nous rapporte une simple rencontre entre Jésus et une femme de Samarie au chapitre 4. Jésus emploie un cadre assez emblématique pour livrer un message de foi.

Voici le cadre de la rencontre. Jésus traversait le pays de Samarie. Il devait aller en Galilée, du sud au nord, il passait par la région de Samarie. Entre les Juifs du temps de Jésus et les Samaritains, ce sont des frères ennemis.

Jésus, fatigué par la route, s’est assis au bord d’un puits, voulant désaltérer sa soif. C’était à midi. Le puits et l’eau portent une signification symboliques fortes. Nul besoin de dire l’importance que l’eau a dans un pays aride. Le puits est un endroit où la vie se passe. Source de vie, le puits est aussi lieu de conflits (voir le livre de la Genèse 26, les bergers d’Isaac se disputent avec ceux de Gésar…). Le puits est aussi le lieu de rencontre, il se termine parfois par l’histoire d’un mariage, comme le cas de Jacob, le patriarche a rencontré Rachel, son épouse, au bord d’un puits.

Alors que Jésus était auprès du puits, une femme arriva. C’était Jésus qui entama la conversation. Il étonna cette Samaritaine : elle ne s’attendait pas à une rencontre de la sorte. D’une part, il s’agit d’un homme, d’autre part, un juif. « Toi, un juif qui me demande à boire, à moi, une Samaritaine ? ». Jésus va amener son interlocutrice sur quelque chose de plus essentiel : de l’eau matérielle, il lui parlait de don de Dieu, de l’eau vive. Non pas l’eau dans un puits, il lui parle d’une eau qui ne donnera plus jamais soif ; Jésus promet que cette eau deviendra une source d’eau jaillissant pour la vie éternelle (Jn 4, 14).

Au fils de la conversation, la Samaritaine entrevoit chez Jésus une personne exceptionnelle : un juif, puis un prophète, car Jésus lui révèle quelle a été sa vie et quelle est sa vie d’aujourd’hui. Le dialogue entre Jésus et la samaritaine va plus loin encore, elle lui fait part de sa soif spirituelle. « Où faut-il adorer Dieu, à Jérusalem ou sur cette montagne ? c’est-à-dire le mont Garizim dans son pays. L’heure vient…Les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et en vérité, répondit Jésus. La samaritaine avoue qu’elle ne fait confiance à l’enseignement du Christ. Jésus lui dit que c’est Lui, le Christ. Laissant sa cruche, autrement dit, laissant la recherche l’eau matérielle, la Samaritaine a trouvé d’autre chose plus importante ; elle est repartie annoncer aux autres sa foi : ne serait-il pas le Christ ? Les villageois sont partis à la rencontre de Jésus et l’ont invité à demeurer ; ils finissent par croire en Lui. La foi de la Samaritaine est née de la rencontre avec Jésus, elle est allée l’annoncer aux autres. A leur tour, ils ont affirmé qu’ils croient en Jésus parce qu’ils ont entendu.

L’itinéraire de notre foi ressemble à cela : passer d’une foi reçue de nos parents, de notre Eglise à une foi personnelle. Pour dire que oui, nous croyons, car nous avons « entendu » Jésus et nous croyons que Jésus est le Christ, sauveur de tous les hommes.

Il promet cette eau qui désaltère pour toujours. De quoi s’agit-il ?

Il s’agit de l’enseignement de Jésus en parole et en actes, il communique aux hommes l’identité de Dieu et les desseins que Dieu a pour sa création ; La révélation du Père qui passe par son fils.

En parlant de l’eau vive, cette eau vive pourrait être entendue, comme don de l’Esprit saint. L’amour de Dieu a été répandu en nos cœurs par l’Esprit saint (voir Rm 5). Cet amour se manifeste par Jésus, don total de Dieu, ce don qui va jusqu’à passer par la mort et la résurrection.

Puissions-nous, durant ce temps de Carême, avoir cette soif de redécouvrir ce don de Dieu et le recevoir en nous. Amen.