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Bruno Leborgne

Le Baptême du Seigneur B – 10 janvier 2021
Is 55, 1-11 – Is 12, 2, 4bcd, 5-6 – 1 Jn 5, 1-9 – Mc 1, 7-11
Homélie de Bruno Leborgne (diacre)

Dans l’encyclique « Fratelli tutti », sur la fraternité et l’amitié sociale, le pape François termine sa lettre, en évoquant la figure, du bienheureux Charles de Foucault. Charles de Foucault a choisi de vivre, avec les hommes les plus éloignés, du fond du désert africain. Il avait ce souhait et ce désir d’être au milieu d’eux, pour les aimer comme l’un d’entre eux. Charles de Foucault voulait suivre le Christ. Il cherchait à vivre à sa manière, le chemin d’abaissement et de proximité du Christ, qui a pris par amour notre humanité, pour nous offrir le salut, en nous gagnant à son amour.

Le baptême de Jésus que nous lisons ce matin, est l’un de ces évènements, ou Dieu nous montre sa proximité, et son amour des hommes. C’est la réponse de Dieu au désir et à la prière du prophète Isaïe. Celle que nous avons entendu, le premier dimanche de l’avent, dans la première lecture : « Ah ! Si tu déchirais les cieux, si tu descendais. Car tu nous as caché ton visage, tu nous as livrés au pouvoir de nos fautes. »

Ce déchirement des cieux, nous l’avons entendu, se produit au baptême de Jésus. Le visage de Dieu se révèle, pour libérer les hommes, de l’emprise et du pouvoir de leur fautes. Le baptême de Jésus révèle l’étendue de sa mission. Il vient rétablit la communion des hommes avec Dieu. Il vient renouveler l’humanité. Il vient accomplir la promesse, du prophète Joël : « En ces jours-là, je répandrai mon esprit sur toute chair ». (Jl 3, 1)

C’est bien ce que Jean-Baptiste annonce dans l’évangile : « Lui, vous baptisera dans l’esprit Saint »

Beaucoup d’hommes viennent vers lui, pour entendre sa parole. Ils se reconnaissent pécheurs, confessent leurs péchés et reçoivent le baptême. Ce baptême qu’ils reçoivent n’est pas inscrit dans la loi de Moïse. C’est une innovation qui marque un changement. La loi prescrit bien, toutes sortes de purification ; en rentrant du marché, avant de se mettre à table, … mais jamais une démarche unique, qui marque une nouveauté, comme c’est le cas du baptême. Le baptême n’est pas pour autant sans signification. Il évoque et rappelle des évènements du passé, qui marquent des étapes dans l’histoire du salut. Il évoque bien sûr le passage de la mer rouge, et la libération de l’esclavage. Et il rappelle surtout la traversée du Jourdain et l’entrée dans la terre promise.

C’est là, à l’endroit où les hébreux sont entrés dans la terre promise, que Jean-Baptiste se tient sur les bords du Jourdain, du côté du désert. C’est là qu’il nomme et désigne Jésus, et que la voix du Père se fait entendre : « Tu es mon Fils bien-aimé ». Ce n’est plus la terre promise, que les Hébreux aperçoivent, c’est le Royaume de Dieu descendu sur la terre, qui apparait aux pécheurs. Ils ont confessé leurs péchés, et Jésus vient vers eux. Il vient vivre l’amour et la proximité. Il vient offrir et partager, sa communion avec le Père.

Dans la première lecture, nous avons entendu : « Vous tous qui avez soif, venez, voici de l’eau ! Même si vous n’avez pas d’argent, venez acheter et consommer, sans argent, sans rien payer. »

Cet appel du Seigneur est toujours actuel. Sa bénédiction sur chacun d’entre nous est toujours gratuitement disponible. Il a un projet d’amour et de communion avec chacun d’entre nous. Et son amour n’est pas lié à nos mérites ou à nos fautes. Nous savons qu’il fait lever le soleil sur les bons et les méchants, qu’il fait tomber la pluie sur les justes et les injustes (Mt 5, 45). Dieu aime chacun des hommes, à qui il donne l’existence. Il aime les hommes justes et bons avec beaucoup de joie. Et il aime les méchants et les injustes, avec une infinie patience et une grande espérance. Que nous soyons bons ou méchants, justes ou injustes, nous n’avons rien à craindre du Seigneur, il ne regarde pas nos fautes, il ne retient que notre bonne volonté. Jean-Paul II nous l’a dit, Benoît XVI nous l’a redit ; « n’ayons pas peur du Christ ». Il ne vient pas nous juger, il vient seulement nous aimer.

Aujourd’hui, comme Jésus est venu jadis, au milieu des pécheurs, au temps de Jean-Baptiste, le Christ vient ce matin, à la rencontre de chacun d’entre nous. Il est pour nous l’amour et la proximité du Père. Nous pouvons nous en nourrir et nous pouvons en vivre, « sans argent, sans rien payer ».

Demandons-lui la grâce, de l’accueillir dans la foi, avec joie et reconnaissance. Demandons-lui aussi la grâce, comme le pape François nous invite à le faire, comme Charles de Foucault et bien d’autres, l’ont fait à leur manière, demandons-lui la grâce, d’être avec lui proche et solidaire de tout homme, comme lui-même l’est toujours, avec chacun d’entre nous.