Décembre… Et voici donc que l’Église – et donc notre communauté paroissiale – entre en Avent. Ce temps de l’Avent est propice pour nous mettre à l’écoute des «signes des temps». Initié par Jésus lui-même dans l’Évangile, le discernement des signes des temps incombe à tout chrétien qui veut répondre aux aspirations et aux attentes de nos contemporains.
C’est avec le pape Jean XXIII et le concile Vatican II que l’expression signes des temps a pris de l’ ampleur. Elle manifeste le regard positif que l’Église veut porter sur le monde. Et ce regard positif n’a rien de superflu dans le contexte actuel, n’est-ce-pas ? Pèlerins d’espérance, comme nous l’avons vécu cette année à l’appel du pape François, nous sommes appelés à témoigner que «le monde ne se réduit pas à un champ de ruine, de ténèbres et de calamités, habité par le démon. Jésus-Christ est entré dans l’histoire, il est venu habiter les réalités humaines». «Dieu a tellement aimé le monde…» (Jn 3, 16). Et c’est dans ce monde qu’on le rencontre aujourd’hui encore, à condition de se mettre à l’écoute des événements du monde et de la Parole de Dieu.
La lecture des signes des temps implique un discernement collectif puis une réponse, un engagement de l’Église à travers ses membres. Il ne s’agit évidemment pas d’une sorte d’optimisme béat qui resterait aveugle aux misères du monde. «L’histoire, confrontée au non-sens de la souffrance et du Mal, est fondamentalement tragique. Dieu vient dans le tragique de notre existence non pour nous en extraire, mais pour l’habiter de façon mystérieuse et en faire le lieu de notre rencontre avec Lui. » Au fond, il n’y a qu’un seul signe pour les temps : « Au pied d’une croix et devant un tombeau vide, les témoins d’un Crucifié-Ressuscité nous disent que Dieu n’abandonne personne à la solitude et à la mort.»
Les signes des temps se discernent en famille, entre voisins, entre collègues, en communauté, en paroisse, au plus près des réalités quotidiennes où se répercutent les
effets de la crise sociale, migratoire, climatique ; là où s’expriment les besoins et les attentes des plus fragiles. Les chantiers ne manquent pas !
Bernard Badaud,
administrateur de la paroisse
*Les citations sont extraites du site de la Mission de France.
Extrait de la constitution pastorale «Gaudium et spes» sur l’Église dans le monde de ce temps
(7 décembre 1965, n. 4-1 et 11-1).
L’Église a le devoir, à tout moment, de scruter les signes des temps et de les interpréter à la lumière de l’Évangile, de telle sorte qu’elle puisse répondre, d’une manière adaptée à chaque génération, aux questions éternelles des hommes sur le sens de la vie présente et future et sur leurs relations réciproques. Il importe donc de connaître et de comprendre ce monde dans lequel nous vivons, ses attentes, ses aspirations, son caractère souvent dramatique. Mû par la foi, se sachant conduit par l’Esprit du Seigneur qui remplit l’univers, le Peuple de Dieu s’efforce de discerner dans les événements, les exigences et les requêtes de notre temps, auxquels il participe avec les autres hommes, quels sont les signes véritables de la présence ou du dessein de Dieu. La foi, en effet, éclaire toutes choses d’une lumière nouvelle et nous fait connaître la volonté divine sur la vocation intégrale de l’homme, orientant ainsi l’esprit vers des solutions pleinement humaines.